Le monolithe

Fragment de paroi de la Grotte à la Peinture

Lieu-dit « Les Dégoûtants à Ratard » à Larchant

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Sur ce bloc sont gravés des motifs géométriques remontant au Mésolithique, la période des derniers chasseurs-cueilleurs préhistoriques (entre 9 500 et 5 000 avant notre ère). Détaché alors de la paroi gravée, il a été déplacé pour des raisons inconnues dans la zone d’habitat qu’abrite ce site emblématique de l’art rupestre régional.

Le bloc de grès de quatre tonnes a été découvert par l’équipe de Jacques Hinout en 1981 et laissé dans les déblais de la fouille. Il en a été extrait en 2020 à l’initiative d’autres archéologues pour protéger ces gravures fragiles, les étudier et mettre en valeur cette pièce importante du patrimoine lyricantois et francilien le plus ancien.

Le levage, puis le transport jusqu’à la Sablonnière et enfin la numérisation, le soclage, l’installation et la protection de la dalle sont autant de prouesses ayant requis de nombreux savoir-faire développés par des entreprises expertes.
Tout cela a été accompli grâce au soutien du ministère de la Culture, de la Région Île-de-France, du Département de Seine-et-Marne, du Parc naturel régional du Gâtinais, de l’ONF et de la commune de Larchant avec ses employés.

Le bloc est dressé aujourd’hui à la manière des menhirs qu’érigèrent, bien après le Mésolithique, les premiers paysans de la région (cf. Néolithique). Mais cette position ne doit pas tromper : c’est pour bien mettre en valeur cet objet gardant la trace de plusieurs usages : portion de paroi gravée de motifs aussi anciens qu’énigmatiques, puis bloc déplacé au sein d’un habitat préhistorique et aujourd’hui objet de mémoire et de recherche.

L’étude scientifique qui a débuté en 2020 compare les motifs présents sur la paroi résiduelle dans la grotte et ceux gravés sur les différentes faces du bloc (celle qui correspond à la paroi d’origine ainsi que celles qui étaient accessibles après son détachement et son déplacement). On souhaite reconstituer la chronologie des gravures avant et après détachement. C’est pour cela que Jacques Hinout considérait ce bloc comme une véritable « pierre de Rosette » pour dater l’art rupestre régional.

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