Des origines à nos jours

L’origine de Larchant avant l’ère chrétienne est un sujet qui a toujours passionné les curieux et tous ceux fascinés par son église de pèlerinage. Ce site est un lieu mystique, qu’il a inspiré pendant des siècles la foi des hommes et des femmes qui l’habitaient, avant même d’être un haut lieu de la spiritualité chrétienne. Nous avons quelques raisons de penser que Larchant fut un lieu celtique dédié au culte de l'eau.

La plupart des sanctuaires de la Gaule dédiés au culte de l’eau ont été détruits au IIIe siècle par les invasions des barbares ou au IVe siècle par les invasions germaniques, puis par le développement de la religion chrétienne. On date la destruction et l’abandon du sanctuaire de Larchant entre 350 et 378. Les autres sanctuaires proches de Larchant (Sceaux du Gâtinais, Pithiviers-le-Vieil, Châteaubleau) ont été détruits à peu près à la même époque.

Ces sanctuaires détruits ne furent pas reconstruits et le culte qui y était célébré s’est perdu peu à peu dans l’oubli. La grande invasion de 406-407 achèvera de ruiner définitivement le paganisme gaulois. Ce qui ne veut pas dire que la dévotion païenne des populations ne continua pas à s’exprimer, mais sans la matérialité de l’édifice cultuel. Les habitants de Larchant continuèrent sans doute d’aller à la Fontaine, perdue au milieu des bois.

A partir du Ve siècle, l’histoire de Larchant a été étroitement liée à celle du Chapitre de Paris. Il est mentionné dans ce texte du début du XIe siècle, que cet alleu de Larchant, situé dans le pays et comté de Gâtinais, est confié à l’église Notre-Dame de Paris, avec les « forêts, domaines, petits domaines, vignes, prés, terres cultes et incultes, avec l’église dédiée en l’honneur de saint Mathurin, et avec toutes ses dépendances » par Rainaud, évêque de Paris, pour obtenir le pardon des fautes commises par ses parents, « le Comte Bouchard et sa très estimée épouse Elisabeth ».

Le Chapitre de Notre-Dame y jouera, en tant que seigneur de Larchant, un rôle primordial  jusqu’à la Révolution française, notamment par rapport à l’église , dédiée à saint Mathurin et siège d’un très important pèlerinage.

Au XIVe siècle, le pèlerinage était si florissant que les chanoines estimèrent pourvoir distraire une partie des revenus de la paroisse pour subvenir aux besoins des clercs des matines de Notre-Dame de Paris. En 1334, la cure de Larchant fut unie à la mense capitulaire et ses revenus affectés à « l’office de la chambre », dont une des fonctions était de distribuer quotidiennement le pain aux chanoines et clercs qui assistaient aux offices de Notre-Dame. A Larchant, il n’y avait qu’un « vicaire amovible » (c’est-à-dire révocable par le Chapitre). Ce n’est qu’à partir de 1663 qu’un « vicaire perpétuel » fut nommé.

A la Révolution, les biens du Chapitre furent vendus et dispersés.